De la dignité

Plan de l’exposé :

Je suis pécheur.

Une création parfaite

Anges + Adam et Ève = êtres créés en pleine dignité.

Non serviam + Péché originel = La Chute.

Adam et Ève fuient, se cachent, car indignes.

But du diable = nous ôter notre dignité d’enfants de Dieu.

Pour y parvenir, il associe chaque perte de dignité à une jouissance.

Exemple :

• Luxure (jouissance charnelle)
• Pornographie (excitation sensorielle)
• Films d’horreur (pics émotionnels)
• Gourmandise (sentiment de plénitude)
• Vol (sentiment de gain)
• Drogues (sentiment de liberté)
• Persécution (sentiment de puissance)
• Etc.

Il est celui qui singe : il remplace la joie (divine) par le plaisir (charnel).

En résumé, il nous offre des pierres enrobées de sucre pour mieux nous les faire gober. Une fois ingérées, les éliminer est un processus douloureux.

Le rétablissement

Par Marie et Jésus

La Vierge Marie = seule créature humaine demeurée parfaitement digne corps, âme et esprit. Elle monte au Ciel avec la totalité de sa personne.

Elle est « l’Ève nouvelle » (Saint Irénée de Lyon)

Elle est le modèle par excellence pour tous les états de vie :

• Elle est Vierge consacrée au Temple de Jérusalem (modèle des consacré(e)s recevant le sacrement de l’ordre et faisant vœu d’abstinence) et Épouse de Joseph (modèle des époux unis par le sacrement du mariage et faisant vœu de procréation).
• Elle est Mère d’un fils unique et Mère de tous les hommes (modèle des parents).
• Elle est disciple (elle suit Jésus, modèle des fidèles catholiques) et enseignante (modèle des éducateurs ; ex: elle fit l’école à la maison à Jésus, Jacques et Jude).
• Elle est citoyenne (elle se conforme au recensement édicté par César) et étrangère-persécutée (elle fuit en Égypte).
• Elle est Reine des hommes (par le roi David, son ascendant) et de l’Univers (cf. Apocalypse 12), et simple villageoise.
• Elle est majestueuse et très humble servante.
• Elle est citadine (enfant, elle vit à Jérusalem comme vierge consacrée au Temple) et campagnarde (elle vit à Nazareth).
• Elle est propriétaire (à Nazareth) et sans-abris (à Bethléem, devant se réfugier dans une étable en ruine).
• Elle est hospitalière (sa maison de Nazareth est ouverte à tous les disciples) et accueillie (à Hébron chez Élisabeth avant la nativité ; à Bethléem après la nativité).
• Elle est sédentaire (à Nazareth) et nomade (disciple sur les routes auprès de Jésus).
• Elle est la Mère qui aime infiniment son Fils et qui le donne infiniment.
• Elle est veuve et parange : elle a perdu son époux et son enfant.
• Elle est la Très Sainte, modèle des Saints.

Par son fiat, la Vierge Marie nous apporte le Christ Rédempteur qui prend sur lui nos péchés afin de nous laver et de nous rétablir dans notre dignité d’enfants de Dieu.

Une disposition d’âme

Pour le monde athée, la dignité veut dire avoir des conditions de vie matérielle décentes.

Pour les catholiques, la dignité est une disposition de l’âme indépendante du contexte matériel (exemple : Saint Jean-de-La-Croix, enfermé dans son cachot, était digne). Cette disposition est décrite dans les Béatitudes. Elle nous met au diapason de Dieu.

Nous pouvons toutefois créer un pont entre ces deux conceptions. En effet, prendre soin des besoins matériels de nos prochains peut les amener à s’ouvrir à l’Amour qui sous-tend ces soins. Exemple : le témoignage de Jamila, ex-musulmane convertie au catholicisme touchée par la générosité des sœurs consacrées qui vivaient à côté de chez elle.

Avec l’humilité

Cette dignité ne peut être atteinte qu’en association avec l’humilité. Les meilleurs modèles que nous offre Jésus sont la Vierge Marie, Saint Joseph et les petits enfants. Les Saints viendront prolonger cette filiation (ex : Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, la petite voie).

Le baptême catholique

Le baptisé est :

• Prêtre, prophète et roi.
• Dans le monde (tenté, pécheur, sensible aux souffrances du monde), mais n’appartient pas au monde.
• « Le sel de la terre et lumière du monde ».

Cela implique une responsabilité et de s’efforcer de vivre cette dignité (chasteté, humilité, continence, amour et pardon).

Au milieu du monde qui, lui, banalise et valorise le péché. Exemple : plus un métier est socialement inutile/nuisible, plus il est rémunéré (ex : trader vs infirmière ; cf. David Graeber).

Au milieu d’une tendance de recul de la dignité. Exemple : Regarder des photos de nos (arrière-)grands-parents en frappant : quelque fut leur condition sociale, ils se tenaient droits, fières, bien habillées.

en recevant la grâce :

• en nourrissant sa foi (prière, lectio divina, formation, pratique des sacrements, etc.),
• en pratiquant les bonnes œuvres,
• en se protégeant par le renoncement, autant que possible, aux structures de péché (télévision, Netflix, night-clubs, etc.).

pour construire sa maison intérieure sur le roc.

Une dignité vécue

Les moments paroxysmiques de dignité :

• lorsqu’on vit les sacrements,
• lorsqu’on aime,
• lorsqu’on pardonne,
• lorsqu’avec l’aide de l’Éternel, on donne la vie.

Une dignité récompensée

Cet effort pourra être plus ou moins intense, selon que nous ayons reçu une solide éducation chrétienne dès l’enfance ou que nous soyons un converti tardif (et qu’il nous faille tout réapprendre).

Mais, que nous soyons un ouvrier de la première ou de la dernière heure, notre dignité est rendue égale par le baptême. Et note salaire est le même : l’Amour de Dieu, maintenant et toujours.

Saint Paul : « vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ ; il n’y a plus ni juif ni grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus. Et si vous appartenez au Christ, vous êtes de la descendance d’Abraham : vous êtes héritiers selon la promesse. » (Ga 3, 27-29)

Une dignité offerte

Pour le Salut du monde :

Comme nous sommes invités à prier et à souffrir pour les pécheurs, nos efforts pour la dignité doivent compenser les revendications d’indignité de nos prochains.

Si je trouve un seul juste dans l’enceinte de cette cité, alors je ne détruirai pas cette cité.

Pour témoigner

Rencontrer des personnes dignes, en raison de leur foi, peut amener à la conversion.

Ce témoignage peut s’exercer, ultimement, jusqu’au martyr (étymologie).

« toute ta grandeur, toute ta sainteté et toute ta dignité dépendent uniquement de l’accomplissement de la volonté de Dieu. » (Saint Maximilien-Marie Kolbe, frère mineur polonais mort à Auschwitz en 1941 après avoir donné sa vie en échange de celle d’un père de famille)

Pour la gloire de Dieu

Saint Irénée de Lyon : « La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant. »