Au printemps 2020, cinq jeunes du Mouvement Salésien des Jeunes (MSJ) ont entrepris de confectionner un agenda scolaire qui inviterait ses jeunes utilisateurs à s’engager en faveur de l’écologie intégrale tout au long de l’année. Ils m’ont demandé de rédiger un petit texte pour le mois de février, le mois où l’on entre dans le Carême.

Merci à toute l’équipe de l’Agenda MSJ – Félicie, Hugo, Suzanne, Gwenaëlle et Marie – pour leur confiance et leur beau travail.

Lien : www.oxyjeunes.net/agenda

Mois de Février – Consommer

La surconsommation des ressources naturelles et la surproduction de déchets persistants nous plongent dans une crise planétaire sans précédent.

Nous pourrions parler d’écologie uniquement avec des chiffres. Combien sommes-nous ? Combien de ressources avons-nous ? À quelle vitesse se renouvellent-elles ? Et, donc, combien chacun peut-il prélever pour satisfaire ses besoins annuels sans appauvrir les écosystèmes ?

Cependant, en tant que catholique, je crois que la vie ne se résume pas à des équations. Parce que la vie naturelle est l’œuvre surnaturelle de Dieu, pleinement présent et aimant, et parce qu’après cette vie-ci, nous attend un futur éternel ! Tout cela donne à l’existence un sens autrement plus profond qu’une approche froidement quantitative.

Je vois la vie terrestre comme la salle d’attente de la demeure du Père. Un bref et éphémère passage, vers un après sans fin. Or, Jésus nous apprend que c’est notre comportement dans cette salle – soutenu par la grâce et sa miséricorde – qui établira notre admission dans la maison divine. Pour y entrer, le principe est simple : nous devons nous efforcer d’aimer, à l’image de Dieu. Dès lors, le respect de la Création n’est plus un but, mais est une conséquence de cette loi d’Amour qui mène au Ciel. En effet, si nous aimons Dieu, nous ne voulons pas le faire souffrir en nuisant à ses créatures. Si nous aimons nos prochains comme nos frères, nous voulons servir leur dignité. Si nous nous aimons nous-mêmes, nous voulons vivre dans un environnement sain et beau.

Ce n’est pas toujours facile, car l’esprit du monde souffle dans le sens inverse. La pub nous pousse à la conso. La loi de l’offre et de la demande peut nous amener à jouer des coudes. Les injonctions à la performance et à la vitesse peuvent nous faire pester contre les faiblesses et les lenteurs de nos proches. L’attrait du prestige social peut nous inciter à rabaisser l’autre pour avoir raison sur lui. Le nihilisme ambiant nous susurre de jouir sans entrave (puisqu’il n’y aurait plus rien après) et de nous faire justice nous-mêmes (puisqu’il n’y aurait pas de Dieu pour s’en charger). Etc. Dans un tel contexte, garder le cap d’amour enseigné par Jésus relève de l’héroïsme, et tant mieux, car c’est là la plus grande et belle aventure de notre vie !

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Fabrice Gagnant

Agenda MSJ écologie integrale 2020-2021

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